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  • pierregwendoline

Le chat, l’oiseau et l’enfant.




Des bruits d’escalade parviennent à l’enfant jouant, assis dans l’herbe. Le chat saute souplement dans le jardin, un rouge-gorge dans la gueule.


L’enfant s’écrit : Le Chat ?! Que fais-tu avec cet oiseau ?

Le chat : Je chasse.

L’enfant : Mais pourquoi chasses tu ? Tu as faim ?

Le chat : Non, je chasse par ce que je suis un chat et je chasse, c’est dans ma nature.

L’enfant : Tu ne peux pas t’empêcher de chasser ?

Le chat : Si je le peux. Parfois, je contemple juste les oiseaux voler au-dessus de ma tête pendant ma sieste au soleil et parfois, je les chassent .Les oiseaux sont d’accord.

L’enfant : Je ne comprends pas, comment les oiseaux pourraient être d’accord… Tu es méchant de chasser l’oiseau, il va mourir et tu ne vas même pas le manger.

Le chat : Non, mais je participe ainsi à l’équilibre de la vie.

L’enfant : En tuant un oiseau ?

Le chat : Oui, par la mort de cet oiseau, je permets le renouvellement des générations, la

préservation des ressources alimentaires, je fertilise la terre par ce que je rends de ce corp à la nature . Un jour, peut-être, c’est un oiseau qui me prendra la vie, par ce qu’une de ses tiques me piquera, me rendra malade et me fera mourir et ainsi moi aussi, je laisserai la place à la vie par ma mort.


Le chat s’en va laissant l’oiseau gisant sur le sol. L’enfant se penche sur l’oiseau, le prend délicatement dans ses mains.


L’enfant : Bonjour L’oiseau

L’oiseau : Bonjour l’enfant

L’enfant : J’ai de la peine pour toi, l’oiseau. Vas-tu mourir ?

L’oiseau : Oui, je vais mourir.

L’enfant : Le vilain chat ! Tu dois être en colère après lui !

L’oiseau : Non. Le chat court sur la terre quand je parcours le ciel. Nous nous rencontrons à mi-chemin entre les branches des arbres et nous savons tous les deux que l’heure est parfois venue de chasser et de mourir.

L’enfant : Tu voulais mourir ?

L’oiseau : Non , mais j’ai accepté que c'était le moment et le chat l’a comprit.

L’enfant : Tu trembles l’oiseau… Tu as mal ?

L’oiseau : Oui, mais tes mains sont si douces pour mes derniers instants.


Les petits doigts de l’enfant caressent les plumes de L'oiseau dans sa paume.


L’enfant : Je suis triste l’oiseau.

L’oiseau : Oui, car l’espace d’un instant, nous nous rencontrons . Moi, petit oiseau parmi les oiseaux et toi petit d’Homme parmi les enfants d’Homme. Tu es triste par ce que pour la première fois, tu me vois et tu reconnais en moi l’unique. Je ne suis plus un oiseau, mais je suis l’oiseau dans tes mains. Tu n’es plus un humain parmi tant d’autre que je regarde depuis le ciel, mais l’enfant qui m’a prit dans ses mains.

L'enfant : Comme un ami ?

L’oiseau : L’ami d’un soupir ,oui .

L’enfant : Merci l’oiseau

L’oiseau : Merci l’enfant.


L’enfant pleure l’oiseau mort dans ses mains. La mère de l’enfant arrive dans le jardin par la porte de la maison en silence. Elle encadre les mains de l’enfant d’une des siennes, lui relève doucement le visage en caressant sa joue du bout des doigts. Le regard brillant.


La Mère : Tu es triste mon cœur. Prends le temps d’exprimer cette émotion , car c’est un merveilleux cadeau que tu te fais. Tu viens de faire l’expérience du précieux de la vie, l’unique dans la multitude. La vie de sa plus minuscule incarnation à la plus grande est unique, magique et précieuse et tu viens d’en accompagner son cycle. Le fait d’être capable de ressentir de la tristesse pour cet oiseau qui repose dans tes mains, c’est la plus belle preuve d’humanité que tu puisses offrir au monde et à toi même.

Nous sommes des créatures émotionnelles, faites pour ressentir intensément , rêver , aimer

Infiniment. Tu viens de rencontrer et de t’approprier une part essentielle de toi mon petit d’Homme.


L’enfant se blottit dans les bras de sa mère ,l’oiseau contre son cœur.


La Mère :Que veux-tu faire du corps de l’oiseau ?

L'Enfant : Il est parti n’est ce pas ?

La Mère: Oui mon petit d’Homme son corps à cessé de fonctionner et ce qui animait ses muscles, ses tendons , ses os, son cœur est partit.

L'Enfant: Ou ça ?

Le Mère: Je ne sais pas ,qu’en penses tu ?

L'Enfant : Le chat m’a parlé de la terre.

La Mère : Alors écoute le chat.


L’enfant se lève et va déposer l’oiseau dans la terre près du grand arbre du jardin.


L'Enfant: Maman ?

La Mère : Oui ?

L'Enfant: Est-ce que je peux chanter pour l’oiseau ?

La Mère: Oui

L'Enfant :Avec le tambour, il entendra mieux.

La Mère : Oui sûrement petit d’homme, sûrement.

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